Séville est hors normes. Cette cité solaire incarne l'essence même de toute une région. Elle dévoile ce que l'Andalousie a de plus beau à offrir : une histoire riche et plurielle qui se lit encore sur les murs de sa cité fortifiée, au détour du moindre bâtiment, à table dans ses tavernes aux influences arabe, gitane, catholique. Elle se découvre en un long week-end, le long du Guadalquivir qui la traverse et sépare ses deux rives.
D'un côté, on se promène dans son centre historique en quête de ses plus beaux joyaux. On explore le Real Alcazar, palais mudéjar absolument magnifique, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. On se promène dans ses jardins aux senteurs d'agrumes, on longe ses murs ornés et on admire ses tours, ses plafonds, ses cours sculptées par des siècles d'influences musulmane, mudéjare et chrétienne. À deux pas, on retrouve l'immense Cathédrale de Séville, la plus grande cathédrale gothique du monde, juste derrière la Plaza del Triunfo. On s'y recueille ou on l'immortalise simplement, sans manquer de grimper en haut de la Giralda, son ancien minaret almohade métamorphosé en clocher, pour profiter du panorama sur la ville. Avant de partir, on s'attarde également sur le tombeau de Christophe Colomb.
En se baladant dans les ruelles pavées du quartier d'El Arenal et de Santa Cruz, où chaque bâtiment révèle un charme singulier et où règne une ambiance sévillane traditionnelle ; festive quasiment à l'année, on se promène sous les Setas, puis au-dessus de cette étonnante structure en forme de champignons en acier, pour voir la ville sous un autre angle. On fait une halte au Musée des Beaux-Arts, le deuxième plus important d’Espagne, à l'Eglise du Divin Sauveur ou au Palacio de las Dueñas. Puis, on se dirige vers le sud, à pied toujours, pour rejoindre le Parc María Luisa et l'exceptionnelle Plaza España et son palais. À son pied, le flamenco est plus vibrant qu'ailleurs et professionnels ou amateurs se livrent à cœur ouvert, aux yeux de tous, dans des chants et des danses puissantes, sensibles, héritées de l'empreinte gitane.
Cette empreinte gitane, on la retrouve d'autant plus en traversant le fleuve, dans le quartier de Triana, où les bars à flamenco se succèdent et racontent le vécu des peuples de ce côté-là du Guadalquivir. On s'y promène pour s'imprégner de son authenticité et de ses couleurs notamment dans la rue Bétis, on visite le château de Saint-Georges et on s'enivre des senteurs du marché de Triana.
Pour sortir des sentiers battus, on se laisse tenter par la découverte du quartier de la Cartuja ; bien moins beau que ses sœurs, il revêt pourtant un aspect et une aura singulière. On y retrouve un musée d'art contemporain établi dans d'anciens ateliers de céramique et surtout des bâtiments hors du commun, vestiges de l'Expo Universelle de 92, ensuite laissés à l'abandon.
Séville se découvre donc comme une symphonie urbaine où se mêlent harmonieusement grandeur historique et tradition populaire, offrant au voyageur une immersion totale dans l'âme andalouse la plus authentique.
